Minimum Viable Product (MVP) : le premier produit de votre start-up

Le produit minimum viable a pour objectif de tester un premier produit auprès du marché et de l'ensemble des parties prenantes. Il regroupe les caractéristiques incontournables du produit et repose sur l'implication des clients potentiels pour le développer par la suite.

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Journal de Bord de Juliette

J’ai continué d’alimenter mon carnet d’adresses, et je suis allée à de nombreuses matinées ou soirées dédiées aux entrepreneurs. Au fil de mes échanges avec les différents experts et professionnels de mon réseau, on m’a demandé plusieurs fois : « As tu pensé à faire un MVP ? »

En creusant un peu, j’ai compris qu’on me parlait de minimum viable product, c’est-à-dire, un produit minimum viable. J’ai fait des recherches sur Internet, mais comme j’avais rendez-vous avec Nolwenn, j’ai décidé de lui soumettre l’idée…

La parole de Pascale Pécot, consultante et coach, spécialiste de l’innovation

Lorsqu’elle est venue nous voir ce jour-là, Juliette nous a dit qu’on lui avait plusieurs fois recommandé de faire un MVP, un produit minimum viable. Afin de discuter sur des bases solides, nous avons commencé par bien lui expliquer en quoi consiste le MVP, avant d’échanger avec elle sur les étapes et les conditions pour bâtir un MVP à succès.

Qu’est-ce qu’un MVP, ou Minimum Viable Product ?

Un produit minimum viable est un produit développé avec suffisamment de caractéristiques pour satisfaire les demandes de ses premiers utilisateurs. L’ensemble définitif et complet des fonctionnalités n’est donc conçu et développé qu’après avoir pris en compte les remarques de ces premiers utilisateurs du produit.

La stratégie de MVP peut donc être utilisée pour le développement de nouveaux business models ou de nouveaux produits. On en parle notamment dans le domaine des logiciels et applications mobiles, mais aussi pour les produits technologiques, et de plus en plus au sujet des services.

L’objectif premier du MVP est de valider des fonctionnalités imaginées en partant de zéro, de les confronter au marché et à la cible, mais aussi aux parties prenantes : la chaîne logistique, les fournisseurs, les partenaires, etc. L’idée est donc d’apprendre en faisant.

Attention, le MVP n’est pas une version dégradée du produit final et il doit générer des revenus qui permettent à l’entreprise de survivre dans un premier temps. Notamment si l’entreprise n’a pas beaucoup de liquidités et a besoin de financer des investissements.

Le MVP doit donc en premier lieu répondre au problème principal du client, en plus d’assurer la survie du projet entrepreneurial.

Pourquoi faire un MVP ?

Le MVP se base sur les principes d’agilité et d’itération (répétition d’une opération, d’un raisonnement). Le principe est celui du test and learn : on teste le produit puis on l’adapte.

L’objectif du MVP est de :
– Réduire le temps de mise sur le marché.
– Réduire les coûts de développement.
– Obtenir rapidement des données sur le marché.

 » La stratégie de MVP privilégie la vitesse de développement davantage que la perfection du produit.  »

J’insiste, l’idée n’est pas de proposer un produit inabouti qui comporterait des bugs ou imperfections, mais seulement une version moins ambitieuse que la version finale. Il ne faut donc pas confondre le prototype et le MVP.

Quels sont les risques liés au MVP ?

Lorsqu’on lance un MVP, le principal risque est de provoquer la déception de l’utilisateur, et de perdre les premiers clients. Et peu importe alors si la version suivante du produit est sensiblement améliorée.

S’il y a déception, c’est qu’il y a une faille dans la conception. Pour éviter cela, voici les premières questions à se poser :
– Quels sont les incontournables de mon produit ?
– Quelles seront les fonctionnalités proposées et celles qu’on gardera pour plus tard ?
– Quels gains en termes de délais et de coûts de développement ?

Le MVP est donc particulièrement pertinent pour les start-up, lorsque l’on a peu de moyens, ou que le marché est naissant et se structure.

Comment bâtir un MVP à succès ?

Associer vos futurs clients à la conception de votre MVP. Les innovations plébiscitées par le marché ont plusieurs points communs :
– L’accessibilité financière pour la cible,
– L’amélioration de la vie de la cible,
– La conception ciblée : « un produit conçu par … pour des … » .

Il est donc essentiel, dès la phase conception de votre MVP, d’embarquer avec vous des cibles potentielles dans l’aventure, de les faire participer à la conception pour s’assurer que le produit répond à leurs attentes.

Ainsi vous pourrez :
– Valider l’adéquation du produit aux besoins du marché.
– Lever des fonds pour financer le passage à l’industrialisation.
Ce qui n’est pas simple quand on n’a pas encore prouvé que le produit répondait à un réel besoin.

Le design thinking pour co-construire votre Produit Minimum Viable

Qu’il s’agisse d’élaborer votre MVP, de tester la viabilité financière, la faisabilité technique ou l’adéquation de votre produit vis-à-vis d’un besoin marché, les techniques de design thinking (parfois traduit sous le terme « esprit design ») peuvent vous  guider. Le but d’une démarche de design thinking, est de résoudre les problèmes des utilisateurs en se mettant complètement à leur place, dans une posture d’empathie.

L’idée est d’avoir un impact positif sur le quotidien du client et de créer des produits vraiment utiles et facilitants. Pour y parvenir, vous pouvez mettre en place une équipe projet pluridisciplinaire et vous appuyer sur des méthodologies qui favorisent la co-création avec les utilisateurs.

Vous chercherez alors à :
1. Identifier des problèmes rencontrés par de vrais utilisateurs sur le terrain qui acceptent ensuite de tester votre solution.
2. Vous assurer de la faisabilité technique de vos idées.
3. Garantir la viabilité économique de votre projet.

Au vu de ces éléments, Juliette s’est décidée à lancer un MVP de son verre de vin connecté. Elle savait que certains de ses investisseurs potentiels la suivraient lorsqu’ils auraient la preuve, grâce au MVP, que son produit fonctionnait. Elle ne souhaitait pas attendre que tout soit parfait avant de se lancer.

Son plan était donc de valider le fonctionnement de sa version 1 avant de financer le développement de sa version 2. Nous l’avons ensuite orientée vers des partenaires pour étudier la faisabilité technique, concernant à la fois son MVP et son produit finalisé.

Retrouvez toutes les étapes de la création de la start-up de Juliette !

*Class of Wine est un projet de start-up fictif, s’inspirant d’histoires vécues aux côtés d’entrepreneurs bien réels.

Pascale Mérand Pecot
Rédigé par

Pascale MÉRAND-PECOT Consultant(e) TGS France