Constituer l'équipe de votre start-up : associés, salariés ou prestataires ?

La constitution de l'équipe se prépare en amont en se posant les bonnes questions. Elle s'appuie sur la définition précise des postes dont vous avez besoins en identifiant les fonctions critiques. S'associer est aussi une possibilité, il est alors conseillé de rédiger un acte d'associés pour se protéger.

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Journal de Bord de Juliette

J’ai désormais besoin de constituer une autre équipe, celle qui va mener à bien la production de mon produit et former le noyau humain de l’aventure. Il est vrai que parfois, j’aimerais partager les moments de doutes, mais aussi me sentir entourée lorsqu’il y a quelque chose à fêter ! Mon problème, c’est que j’ai besoin de l’aide de vraies pointures, alors que je n’ai pas encore de quoi les payer.

La solution qui me vient à l’esprit en premier est donc d’identifier ces perles rares, et de leur proposer d’entrer au capital de Class of Wine. Je vais soumettre l’idée à l’équipe TGS France…

La parole des experts

Juliette est revenue nous voir pour parler de la constitution de l’équipe de Class of wine. Elle sentait qu’il était temps d’investir humainement dans le projet, et que seule, elle n’y arriverait pas — soit par manque de compétences techniques, soit par manque de temps.

Nous avons donc réfléchi ensemble aux différentes possibilités qui s’offraient à elle : embaucher, faire appel à des prestataires extérieurs ou s’associer.

Notre objectif ? Que Juliette se pose les bonnes questions.

Préparer la constitution de l’équipe de votre start-up

En amont de toute décision concernant une embauche ou une association, nous avons conseillé à Juliette de bien définir les postes dont elle avait besoin pour faire éclore son projet.

Elle devait donc réfléchir aux fonctions et missions essentielles à ce stade du développement de son entreprise. Elle devait également définir précisément les contraintes liées à chaque poste afin de ne pas créer de déception auprès des candidats.
Enfin, elle devait s’interroger sur les valeurs qu’elle souhaitait voir partagées et portées par les collaborateurs de Class of wine.

Un temps est donc nécessaire pour définir :
– Quels types de postes sont recherchés, pour quelles missions et quelles fonctions ?
– Dans quel ordre et avec quel degré de priorité ?
– A quel niveau de responsabilité : font-ils partie du processus décisionnel ? Sont-ils intégrés à la gouvernance de l’entreprise ?

Plus largement, il est important de s’interroger sur la future gouvernance de la société et ses organes de direction (Codir, Copil…). Cela va permettre de bien définir qui porte la responsabilité du projet, et qui prend les décisions qui ont un impact sur celui-ci.

Comment identifier et attirer les talents dans votre start-up ?

Juliette cherchait des perles rares. Nous lui avons conseillé de bien se renseigner sur les pratiques du secteur, pour chacun des postes qu’elle avait en vue.

Une enquête métier sur des secteurs dont vous ignorez tout peut vous éviter bien des déconvenues. Pour chaque poste recherché, demandez-vous :
– Qu’est-ce qu’un bon professionnel de ce secteur ?
– Qu’est-ce qui différencie le bon professionnel du mauvais ?
– Quelles sont les fourchettes de salaires normalement proposées sur ces postes ? Et en fonction de quels critères ?
– Pour sélectionner un prestataire, comment sont généralement formalisés les devis dans ce secteur (vous pouvez faire des comparatifs) ?

Une fois les contours des postes délimités, vous vous demandez naturellement comment attirer les talents.
C’est évidemment le moment de mettre en avant les valeurs qui vous animent et vont forger la culture de votre entreprise.
Cela peut se traduire par une méthode de recrutement innovante, un mode de communication différenciant permettant de transmettre les valeurs de l’entreprise et d’attirer l’attention.

Les réseaux sociaux sont également de bons outils pour attirer les talents : on peut inviter son réseau à suivre l’actualité du projet et son avancement, ce qui permet, grâce à l’effet viral, de toucher des candidats potentiels qui n’auraient pas postulé via des sites de recrutement classiques.

Une culture start-up agile, une équipe préexistante présentée sous un jour positif, une ambiance sympathique et un salaire stimulant sont également des leviers pour attirer les meilleurs profils.

Mais attention, Juliette ne cherchait pas uniquement à attirer des candidats souhaitant passer du bon temps dans une start-up.
Elle voulait recruter des personnalités susceptibles de s’investir pleinement dans son projet. Cette notion d’engagement devait donc être mentionnée d’une façon ou d’une autre dans sacampagne de recrutement.

Internaliser ou externaliser ?

Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question. Néanmoins, pour s’orienter, il est important de déterminer si la compétence recherchée est centrale ou non pour la réussite du projet.
Par exemple, pour une entreprise dont le produit phare est une application smartphone, un développeur informatique est un poste clef.

Ainsi, vous pouvez décider d’internaliser les fonctions « critiques » : ces fonctions sans lesquelles le projet ne peut pas exister et évoluer de manière pérenne.
Attention, ces fonctions critiques sont sensibles, il convient donc également de réfléchir à l’éventualité d’une séparation : anticiper la transmission des savoir-faire, conserver la propriété des savoirs, garantir la confidentialité des informations.

Il sera probablement possible d’externaliser toutes les autres missions en ayant recours à des prestataires.

Embaucher, est-ce une bonne idée pour une start-up ?

Dans le cas de Juliette, embaucher signifiait pratiquement changer de métier et passer d’une posture de chef de projet à une posture de dirigeante. Dans cette optique, elle allait devoir déléguer une partie de ses tâches — le dirigeant ne peut pas tout faire et tout maîtriser — et gérer une équipe.

Elle allait devenir manager et DRH en plus d’être à la tête de son projet. Et au départ, elle allait devoir se former à ces questions.

 » La complémentarité des profils et la communication sont essentiels pour que le pacte d’association fonctionne.  »

Le processus d’embauche doit être pensé sans jamais négliger le formalisme des contrats et les modalités de rémunération, ainsi que la protection de la propriété intellectuelle. Et cela doit apparaître dans le business plan. Un accompagnement est donc recommandé sur ces différentes questions.

S’associer, oui, mais pas sans un pacte d’associés !

Au vu de ces éléments, Juliette nous a confié qu’elle se sentait plutôt dans l’obligation de s’associer. N’ayant pas encore les moyens de payer des salaires d’un montant suffisamment alléchant, elle avait l’impression de ne pas pouvoir faire autrement que d’accorder des parts de sa société aux personnes qu’elle souhaitait embarquer avec elle.

Jérôme et Nolwenn l’ont alertée sur la manière de faire. Avec un associé, il est impératif de s’entendre au préalable sur les valeurs de l’entreprise, les objectifs, et les modalités d’entrée et de sortie du capital. La question du statut juridique va se poser également. Il faut donc bien réfléchir à ce projet, et vérifier qu’il n’est pas possible de faire autrement. Car on peut perdre gros !

Promettre du capital ne se fait pas sans condition : l’association doit fonctionner dans la durée. Se fixer des objectifs quantitatifs est nécessaire afin d’éviter les mauvaises surprises. La rédaction d’un pacte d’associés est indispensable.
Retrouvez toutes les étapes de la création de la start-up de Juliette !

*Class of Wine est un projet de start-up fictif, s’inspirant d’histoires vécues aux côtés d’entrepreneurs bien réels.

Alexandre Chopin
Rédigé par

Alexandre CHOPIN Expert-comptable TGS France