Dakar 2019 - Retour d'expérience

Près de deux mois après leur retour du Dakar 2019, nous avons pu échanger avec Landry Maillet, dirigeant ABCM expert en usinage industriel, et Antoine Rigaudeau, gérant du magasin Oxmoto à la Roche-sur-Yon. Retour sur cette expérience unique.

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Près de deux mois après leur retour du Dakar 2019, nous avons pu échanger avec Landry Maillet, dirigeant ABCM expert en usinage industriel, et Antoine Rigaudeau, gérant du magasin Oxmoto à la Roche-sur-Yon. Retour sur cette expérience unique.

Comment avez-vous réussi à manager votre vie d’entrepreneur, de sportif tout en gardant une vie personnelle ?

Landry : C’est un projet qui nous a mobilisé pendant 2 ans. Pour ma part, c’est grâce à mes équipes sur lesquelles j’ai pu compter, et également grâce à ma famille qui m’a soutenu. Ma femme qui n’est pas passionnée de moto, savait qu’il s’agissait pour moi d’un rêve et elle a souhaité m’accompagner.

Antoine : Pour ma part, je viens d’une famille de passionnés. Mon père avait lui aussi participé au Paris-Dakar en 2006. Ma compagne est elle aussi grande passionnée !

Antoine et Landry : On a aussi réalisé un gros travail d’organisation ensemble. Un programme presque militaire, avec un découpage du temps personnel, professionnel et sportif qui nous a demandé beaucoup de rigueur. Mais c’est ce qui nous a permis d’être prêts pour l’aventure.

Il a fallu s’habituer à cette organisation, mais désormais ça fait vraiment parti de mon fonctionnement : attribuer un temps à une activité et s’obliger à le respecter (Antoine).

Cette expérience a-t-elle été différente de ce que vous aviez imaginé avant de partir?

Antoine et Landry : Nous nous étions préparés au pire, car il s’agit d’une aventure extrême et dangereuse. Nous avons changé de motos pour gagner en souplesse et avoir les machines qui correspondraient au mieux au terrain. Nous avons également investit dans un camion nous servant de garage mécanique et de QG. En partant presque « sur-préparés » nous n’avons pas subi notre Dakar qui est resté bien évidemment très dur. C’était difficile physiquement, mais le plus dur c’est ce qui se passe dans la tête. Nous avons atteint les limites de l’extrême. Nous avons trouvé un réel intérêt de le réaliser à deux. On s’est soutenu, on a dû trouver des solutions chaque jour. On est sans doute allez moins vite mais on a aussi réussi à finir notre Dakar. L’entraide a vraiment fait partie de cette aventure, puisque nous sommes tombés sur un pilote qui était tombé dans un trou. Nous l’avons sorti au risque de nous retrouver nous aussi coincés mais nous avons finalement pu tous finir la course. Nous avons ensuite décidé de faire route ensemble pour les étapes suivantes, c’est aussi  ce qui a fait que nous sommes tous allés au bout !

Est-ce qu’avoir le père d’Antoine en tant que mécanicien et ancien participant du dernier Paris-Dakar vous a aidé  à gérer votre aventure ?

Antoine : Mon père avait en effet participé au dernier Paris-Dakar en 2006. Il n’avait pas pu finir son aventure pour cause de blessure. Il nous a préparé mentalement et le fait qu’il soit présent était également rassurant. Un vrai soutien pour nous.

Landry : Pascal, le second mécanicien nous a aussi beaucoup aidé. Il était à mes côtés pour ma mécanique et m’a beaucoup soutenu dans l’ensemble de l’épreuve. Quel réconfort, d’avoir de la présence toujours à nos côtés pour nous accompagner et nous soutenir.

Si vous deviez résumer le Dakar en quelques mots d’un point de vu entrepreneur et aventurier, ce serait quoi ?

Landry : Je parlerais avant tout de « défi », ça nous a vraiment permis de sortir de notre zone de confort et d’un point de vu aventurier « indescriptible ».

Antoine : Pour moi aussi indescriptible, puissant et unique.

Landry et Antoine : Indescriptible, car on aura beau raconter notre aventure des dizaines et des centaines de fois on n’arrivera jamais à exprimer réellement ce qu’était cette aventure. Il faut le vivre pour le comprendre. Maintenant quand on se regarde on se comprend et on sait ce que l’autre a vécu. Ce sont avant tout des sentiments et des sensations uniques.

Seriez-vous prêt à repartir et que changeriez-vous par rapport à votre 1er Dakar ?

Landry : Pour ma part j’ai adoré cette expérience, je serai prêt à recommencer mais l’investissement personnel a été très important et complexe. Je ne changerais rien car on a vécu des moments très forts de satisfactions et de difficultés. En revanche je pense monter un nouveau projet que j’espère pouvoir vivre en famille.

Antoine : C’est un vrai sacrifice humain que nous avons fait. Il y a deux ans, je lançais mon activité en même temps que nous avons commencé notre préparation. Je n’ai pas pu tout faire et je dois maintenant rattraper des choses. Mais cette aventure m’a poussé à être encore plus rigoureux dans mon statut et mes responsabilités de gérant.

Et pour finir comment se passe le retour ?

Il nous a fallu a peu près un mois pour atterrir et revenir à une vie normale, réaliser ce que nous avons vécu. On était très fatigués. Pour ma part, j’ai pris un peu de vacances avec ma famille (Landry). J’ai aussi tendance à vouloir me poser un peu et rester tranquille, même si les responsabilités que l’on a, impliquent que nous soyons rapidement réactifs pour notre entreprise (Antoine).