Souvent peu anticipée dans la vie des start-up, la phase suivant la levée de fonds est pourtant cruciale pour les entreprises et leurs équipes, comme pour les investisseurs. Partant de ce constat, le pôle innovation du Groupe TGS France a sollicité le cabinet d’étude TMO pour la réalisation d’une étude auprès de start-up ayant levé des fonds. Cette étude révèle l’existence d’un marathon en trois temps marqué par des interrogations et difficultés communes : pression des résultats, compte à rendre aux investisseurs et sous-dimensionnement des fonds.
De l’euphorie à la perte de repères, l’après levée de fonds est une période mouvementée pour les start-up et leurs équipes. Pour le Groupe TGS France, le cabinet d’études TMO a réalisé une enquête auprès de 120 dirigeants de start-up mettant en évidence trois phases distinctes : de l’apprentissage au temps du bilan.
3 mois : sortant du « mode garage », 63% des dirigeants ont la sensation de tout devoir mener de front
Durant les trois premiers mois qui suivent la levée de fonds, c’est l’euphorie du gain permettant de réfléchir au développement croissant de son entreprise avec une certaine sérénité financière. C’est le moment d’agir, de se structurer sur tous les fronts tout en continuant son business pour 63% des dirigeants interrogés.
La levée de fonds accélère le développement. Malgré l’euphorie, certaines craintes prennent le dessus. Le recrutement apparait comme une priorité difficile à gérer pour 41% d’entre eux, alors que la pression des résultats commence à se faire sentir pour 40% des dirigeants.
6 mois : un retour à la réalité marqué par la pression des résultats pour 43% des CEO
Six mois après la levée de fonds, les start-up se heurtent au principe de réalité, elles doivent rendre des comptes. Les dirigeants interrogés ressentent la pression des engagements. Il faut tenir le business plan, faire des reportings, montrer que la gestion de l’entreprise est maitrisée. À ce stade, les dirigeants regrettent la multiplication des processus et la perte d’agilité et d’autonomie. 43% ont une difficulté à gérer la pression des résultats.
12 mois : se projeter et réajuster alors que 57% des levées de fonds sont sous-dimensionnées
Un an après la levée de fonds, c’est le temps du bilan, beaucoup de choses se sont mises en place : le recrutement, la R&D, l’organisation de l’entreprise. C’est le moment pour les start-up de se stabiliser, de comprendre ce qui fonctionne ou non. Le business plan a-t-il été respecté ? Les résultats sont-ils à la hauteur ? Les objectifs sont-ils atteints ? Autant de réponses à apporter pouvant laisser entrevoir la nécessité d’une seconde levée de fonds.
Cependant, 35% des dirigeants ressentent toujours une forte pression des résultats et 32% le sentiment persistant de tout mener de front. Après 1 an, 26% des dirigeants estiment avoir des difficultés de trésorerie alors que 2/3 des levées ont pour objectif de tenir au-delà d’un an. Le dimensionnement du montant de sa levée apparait comme primordial puisque 40% des levées de fonds se révèlent être sous-dimensionnées.
La levée de fonds n’est finalement pas un aboutissement, le plus dur commence et la relation investisseur-dirigeant reste à construire. Il faut apprendre à vivre avec ses nouveaux actionnaires. Cet enjeu capital de la relation investisseur a fait l’objet d’un focus particulier, dont les résultats seront présentés en juin.
* Étude qualitative réalisée par entretien auprès de 20 dirigeants dont 10 ont levé plus de 10 M€ en octobre 2022
*Étude quantitative réalisée auprès de 100 dirigeants ayant levé des fonds, réalisée en ligne via un e-mailing en février-mars 2023