Temps de travail du dirigeant : quels impacts sur la performance ?

Le bien-être du dirigeant, lié à son temps de travail hebdomadaire, influe directement sur la performance de son entreprise.

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Alors qu’en France, la moyenne du temps de travail hebdomadaire des salariés à temps complet avoisine les 36,4 heures (source DARES) celle du dirigeant d’entreprise, elle, oscille autour de 54 heures par semaine (étude TGS France / Harmonie Mutuelle / ViaVoice). La productivité n’étant pas obligatoirement en corrélation étroite avec la durée du labeur, peut-on alors mesurer l’impact du rythme hebdomadaire du chef d’entreprise sur son bien-être ? Et en cascade, cela influe-t-il sur la performance globale de l’entreprise ?

Plus le dirigeant travaille, plus l’entreprise se porte bien

On peut se demander si la fameuse tirade « Travailler plus pour gagner plus » s’applique au dirigeant quand ce dernier multiplie son temps passé à la tâche professionnelle. Une étude menée par Soregor, ViaVoice et Harmonie Mutuelle en 2017 tend à y répondre positivement. En effet, l’indice de l’activité économique*, représentant la performance globale de l’entreprise, augmente proportionnellement au temps hebdomadaire que lui consacre le dirigeant. Ainsi, à moins de 40 heures par semaine, l’indicateur mesuré n’atteint que 4,4, alors qu’il passe à 5,3 pour la fourchette 40-49 heures hebdomadaires, et encore un point de plus pour la tranche 50-59 heures.

Cette observation semble logique, tant le nombre de missions et de tâches que doit réaliser le dirigeant est important : prospection clients, gestion de la production, recherche de financement, gestion administrative, communication… Les efforts déployés influent donc directement sur les bons résultats de l’entreprise. Dans ce contexte, il est tentant pour le dirigeant de travailler davantage pour améliorer encore cet indice de l’activité économique. Mais l’étude en révèle également les limites.

L’effet bénéfique du temps de travail sur la performance a ses limites

Toujours selon l’étude, à partir de 60 heures par semaine, un plafond est atteint et le temps passé au travail par le dirigeant devient quasiment contre-productif. L’indice de l’activité économique redescend à 5,4 en moyenne lorsque ce cap est passé. Une preuve que la charge de travail doit être maîtrisée par le chef d’entreprise. Or, l’observation des résultats du panel interrogé dans l’étude démontre qu’un fort pourcentage se situe sur des temps de travail élevés : 39% des dirigeants interrogés travaillent en moyenne plus de 60 heures par semaine. Ainsi, au-delà de ce palier, le dirigeant n’équilibre pas suffisamment son rapport vie professionnelle/vie privée, et peut se retrouver à ne pas exploiter pleinement le potentiel de réussite de son entreprise.

Ce plafonnement trouve notamment son explication dans les limites physiologiques humaines. A l’instar des salariés, dont plusieurs études avancent qu’au-delà de 8 heures de travail par jour la productivité décroît et l’impact sur la santé peut devenir dangereux, le dirigeant voit son efficacité réduite à partir d’un certain seuil. Concentration, stress, fatigue, motivation… Autant de facteurs défavorables à la bonne exécution des différentes missions. Certes, ce seuil est plus élevé que pour le salarié, mais ceci est notamment le fait d’une implication logiquement plus forte dans son projet d’entrepreneuriat couplé à la motivation de réussir dont il est le principal garant.

Ce constat est évidemment à nuancer et ajustable au cas par cas. Mais quels sont alors les leviers d’amélioration à disposition du dirigeant ?

Savoir gérer sa durée de travail, savoir gérer son bien-être

Il existe deux leviers principaux pour le dirigeant dans sa quête d’une meilleure maîtrise de son temps de travail : optimiser son organisation au travail, d’une part, et utiliser les créneaux horaires gagnés pour alimenter positivement son bien-être.

Optimiser son temps de travail de dirigeant

Optimiser son temps est donc le nerf de la guerre quotidienne du chef d’entreprise. Ici, il n’existe pas de conseil unique, mais un panel de bonnes pratiques qui s’étend de la gestion de sa boîte mail aux politiques de délégation des tâches. Par exemple, savoir s’entourer des bonnes compétences, autant en externe qu’en interne, est un gage d’optimisation du temps. En effet, plus l’entourage est compétent, moins le temps de transmission est nécessaire et plus le degré d’autonomie est élevé. Lorsque le dirigeant doit s’absenter, il est essentiel d’avoir la garantie que l’entreprise n’est pas paralysée et que les personnes-clés peuvent prendre le relais avec efficacité. Pour le dirigeant, on peut penser que le fait de se savoir bien entouré, autrement dit que la pérennité de son entreprise ne repose pas sur ses seules épaules, constituera également un gage de sérénité favorable à son bien-être. Cette hypothèse prend d’autant plus de sens dans les très petites entreprises, dans lesquelles le dirigeant est souvent amené, par nature, à assumer une multitude de tâches.

L’externalisation d’une partie de ces tâches apparaît alors comme la solution idéale pour gagner du temps. Le dirigeant pourra faire le choix de déléguer la gestion de sa comptabilité et/ou de ses autres obligations légales : juridiques, fiscales, sociales dès lors qu’il emploie des salariés. Les gains de temps évidents, et la diminution du stress lié à des tâches souvent très éloignées de ses compétences d’origine, compenseront les coûts à consentir par le dirigeant. Il pourra alors se concentrer sur son cœur de métier, la recherche et la fidélisation de ses clients, capitales pour la pérennité de son activité.

En plus du temps gagné par la délégation des fonctions administratives, la capacité du dirigeant à s’entourer de partenaires de confiance lui permettra de rompre son isolement et de bénéficier d’une prise de recul salutaire dans les moments clés de la vie de son entreprise. C’est d’autant plus vrai que ce cercle proche doit pouvoir accompagner le dirigeant dans la croissance de son entreprise, afin de faire face à la hausse de la charge de travail.

Mettre à profit son temps passé hors du travail

Le second levier est tout aussi essentiel. Le temps passé hors du travail doit permettre de servir la cause du bien-être du dirigeant, et cela passe par plusieurs items : les activités de loisirs, le temps de sommeil, la capacité à déconnecter… La pratique physique hebdomadaire, par exemple, possède un impact positif à partir de 3 heures par semaine

Selon l’étude TGS France/Harmonie Mutuelle/ViaVoice, « avoir davantage de temps pour des activités physiques, de détente ou de loisirs » arrive nettement en tête des aspirations des dirigeants en matière de santé et de bien-être. Ils ont donc pleinement conscience de cette nécessité. Reste à pouvoir la mettre en application…

En somme, le challenge du dirigeant est double : maîtriser le temps de travail qu’il dédie à son entreprise pour développer son activité tout en préservant les créneaux nécessaires au bon équilibre de sa santé. Cela passe par un entourage compétent et investi, une externalisation d’une partie des tâches administratives/comptables, certes essentielles mais chronophages, et une utilisation judicieuse du temps libre pour développer et maintenir son bien-être.

*L’indice de l’activité économique est calculé à partir des réponses des interrogés sur les données économiques de leur entreprise (chiffres d’affaires, résultat, marge, trésorerie…). Indice moyen de 5,5 et notation sur 10. 

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